ENTRETIEN – Le Dr Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS, docteur en biologie cellulaire et microbiologie, habilité à diriger des recherches (HDR) en biochimie, et la journaliste scientifique Estelle Fougères, ont collaboré à la publication d’un ouvrage intitulé Covid long et effets indésirables du vaccin – Les mécanismes biologiques et les traitements prometteurs, paru le 27 juin 2024 aux éditions Guy Trédaniel. Ce livre explore en profondeur les mécanismes biologiques complexes associés au Covid long, ainsi que les effets indésirables potentiels des vaccins.
En réunissant leur compétence scientifique et journalistique, ils offrent une analyse approfondie destinée à éclairer les professionnels de santé et les patients cherchant à comprendre et à traiter ces symptômes et pathologies Covid-19 (post-infectieuses et post-vaccinales) invalidantes et persistantes.Epoch Times : Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre sur la Covid-19, les effets indésirables des vaccins et leurs traitements prometteurs ?
Jean-Marc Sabatier et Estelle Fougères :Nous avons rédigé ce livre avec l’intention explicite de venir en aide aux personnes qui souffrent de ces pathologies de la Covid-19, que l’on appelle également Covid long lorsque les symptômes se prolongent dans le temps sans discontinuité ou bien avec des périodes d’améliorations suivies de rechutes.
Pour ce faire, il était essentiel de fournir des informations claires et détaillées sur les traitements prometteurs. Il existe de nombreuses solutions pour traiter les patients victimes de pathologies de la Covid-19 ou des effets indésirables des vaccins. Ces deux situations sont d’ailleurs liées, car la protéine Spike virale ou vaccinale sont toutes deux susceptibles de provoquer des dégâts similaires sur l’organisme humain. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, on regroupe cela dans les pathologies de la Covid-19 car les patients infectés naturellement et les patients qui ont reçu une injection de vaccin anti-Sars-CoV-2 peuvent développer les mêmes symptômes et maladies.
Cependant, avant toute chose, il était primordial d’aborder certains mécanismes biologiques, car il est important pour un patient souffrant de ces pathologies de comprendre ce qui lui arrive. Expliquer ces processus permet non seulement de fournir une compréhension approfondie de la situation médicale, mais aussi d’établir une base solide pour un traitement efficace et une récupération optimale. En « éduquant » le patient sur les aspects biologiques de sa condition physique et mentale, on renforce également son engagement et sa coopération qui est d’importance dans le processus de guérison.
Pouvez-vous nous expliquer les mécanismes fondamentaux qui permettent de comprendre comment les pathologies associées à la Covid-19 se développent ?
Jean-Marc Sabatier : Avant toute chose, il est important de rappeler que le Sars-CoV-2 est le virus à l’origine de la maladie, tandis que la Covid-19 représente l’ensemble des pathologies que le virus est susceptible de provoquer. Cependant, bien que le Sars-CoV-2 soit la cause de l’infection, les pathologies de la Covid-19 sont les conséquences indirectes de cette infection virale. Cependant, pour bien saisir comment les pathologies de la Covid-19 se développent, il est important de revenir d’abord sur plusieurs points essentiels.
Précédemment, nous avons parlé des éventuels dommages causés par la protéine Spike, qu’elle soit d’origine virale ou vaccinale. Bien que cela puisse sembler antinomique, les problèmes causés par le virus ou par le vaccin anti-Sars-CoV-2 sont aujourd’hui regroupés dans le grand ensemble des pathologies de la Covid-19 ou Covid long, car ils sont susceptibles d’induire les mêmes phénomènes et les mêmes pathologies.
Pour comprendre cela, il faut connaître le mode d’action du virus. Dès le début de l’épidémie, il était clair que le récepteur ECA2 (enzyme de conversion de l’angiotensine 2) jouait un rôle clé dans l’interaction entre le virus Sars-CoV-2 et les cellules hôtes du corps humain. Le virus, recouvert de spicules (trimères de la protéine Spike, situés à la surface du Sars-CoV-2), utilise ceux-ci pour se fixer aux récepteurs ECA2 à la surface des cellules humaines. Ces récepteurs ne sont pas seulement présents dans les voies respiratoires et les poumons, mais dans tous les organes et tissus du corps humain. La liaison spécifique des protéines Spike au récepteur ECA2 permet au virus de pénétrer dans la cellule hôte, déclenchant une cascade de réactions. Cela permet au virus de libérer son matériel génétique dans la cellule et de commencer à se répliquer, rendant cette interaction cruciale pour le processus d’infection.
Or, le récepteur ECA2 fait partie intégrante d’un vaste système physiologique hormonal et enzymatique, qui est ubiquitaire du corps humain. Présent dans l’ensemble de l’organisme, on le retrouve dans l’ensemble des organes et tissus. Il régule non seulement l’immunité innée et adaptative, mais aussi les différents microbiotes (intestinal, pulmonaire, vaginal, buccal et cutané et nasopharyngé), ainsi que les fonctions autonomes, rénales, pulmonaires et cardiovasculaires (respiration, battements de cœur).
Comment le système rénine-angiotensine joue-t-il un rôle central dans l’apparition de pathologies similaires dues au virus Sars-CoV-2 et aux vaccins anti-Covid-19 ?
Jean-Marc Sabatier : La protéine Spike vaccinale, comme la protéine Spike virale, peut se fixer sur le récepteur ECA2 et déréguler le système rénine-angiotensine. Lorsque ce système est suractivé et que son récepteur principal AT1R est rendu délétère suite à une infection virale ou à une injection vaccinale, il produit des phénomènes physiologiques en cascades et peut engendrer de très nombreuses pathologies. Il est :
– Pro-hypertenseur. Il provoque une vasoconstriction des vaisseaux sanguins.
– Pro-inflammatoire. Il induit un orage de cytokines, avec une production de médiateurs pro-inflammatoires (IL-1, IL-1 bêta, IL-6, TNF-alpha, IFNγ, et autres), pouvant mener à des formes sévères de la Covid-19.
– Pro-oxydant. Il induit le stress oxydatif, entraînant la mort cellulaire (apoptose) ou endommageant les cellules (dysfonctionnement autophagique, nécrose).
– Pro-thrombotique. Il peut provoquer des thromboses, une cause majeure de mortalité liée au Sars-CoV-2 et pouvant aussi survenir après une vaccination anti-Sars-CoV-2.
– Pro-angiogénique. Il stimule l’angiogenèse, pouvant favoriser la croissance tumorale et le développement de cancers.
– Pro-hypoxémique. Il fait chuter la saturation en dioxygène des globules rouges, provoquant une hypoxie (déficience de l’alimentation des cellules, des tissus et des organes en dioxygène).
– Pro-fibrosante. Il conduit à la fibrose d’organes, notamment des poumons et du cœur.
– Pro-hypertrophique. Il provoque une augmentation anormale du volume des organes, altérant leur fonctionnement.
Cette suractivation du récepteur AT1R fait également chuter le monoxyde d’azote (NO) impliqué dans les phénomènes immunitaires, inflammatoires, mnésiques (mémorisation) et cognitifs (langage, perception, attention, processus intellectuels).
Cette dérégulation du système rénine-angiotensine peut causer diverses pathologies : athérosclérose, troubles oculaires (rétinopathie, glaucome), maladies auto-immunes (diabète de type 1, sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, hémophilie acquise, etc.), diabète de type 2, cancers, dermatites, troubles neurologiques, atteintes cardio-vasculaires ou gastro-intestinales, coagulopathies et thromboses. Les coagulopathies et thromboses, bien que normalement opposées, peuvent toutes deux résulter de cette suractivation du récepteur AT1R.
Quelle est la proportion de personnes en France souffrant de pathologies liées à la Covid-19 à la suite d’une infection par le Sars-CoV-2 par rapport à celles ayant des pathologies similaires suite à la vaccination ?
Jean-Marc Sabatier : Tous les chiffres ne sont pas connus. Il y a environ deux millions de personnes en France, 17 millions en Europe et 65 millions dans le monde, souffrant du Covid long post infectieux ou post vaccinal. Il est difficile de déterminer quelle proportion des personnes souffrent de ces pathologies à cause d’une infection naturelle par rapport à celles qui en souffrent suite à une ou plusieurs injections vaccinales. Il est important de mentionner qu’il existe de nombreux cas de Covid long post vaccinal.
En revanche, il peut exister des cascades de réactions physiologiques délétères, exacerbées par la grande quantité de protéines Spike produites lors de la vaccination. En effet, la production de protéines Spike est très inférieure lors d’une infection naturelle, en comparaison d’une injection vaccinale à ARNm. Chaque dose de vaccin contient une énorme quantité d’ARNm qui code pour la protéine Spike. Par exemple, une dose de Comirnaty (Pfizer/BioNTech) pour adulte contient 14 000 milliards de molécules d’ARNm, et une dose de Spikevax (Moderna) en contient 47 000 milliards. Cet excès d’ARNm entraîne une production beaucoup plus importante de protéines Spike que ce qui serait produit lors d’une infection naturelle au Sars-CoV-2.
Par ailleurs, une étude publiée dans Nature(6 décembre 2023) a montré que la traduction des ARNm vaccinaux de Pfizer/BioNTech conduit à la production de molécules inconnues ou aberrantes, à cause d’un décalage du cadre de lecture des ARN messagers. Ces molécules stimulent le système immunitaire, et peuvent potentiellement provoquer des pathologies inattendues.
À tout cela, il faut ajouter les dangers potentiels des nanoparticules lipidiques associées aux vaccins à ARN messagers. Celles-ci sont délétères et peuvent être captées par de nombreux organes, y compris les organes reproducteurs.
Quels sont les défis posés par les différences de dosage d’ARN messager dans les vaccins à ARN messager et les critères utilisés pour déterminer les doses pédiatriques, à la lumière des effets indésirables rapportés ?
Jean-Marc Sabatier : Au début de la campagne de vaccination, il a été constaté que les deux vaccins à ARN messager présentaient des différences significatives de composition. Le Comirnaty de Pfizer/BioNTech contient 30 microgrammes d’ARN messager par dose adulte, tandis que le Spikevax de Moderna en contient 100 microgrammes. Cette différence soulève des questions sur l’optimisation des doses d’ARNm et sur la conformité des études concernant les bonnes pratiques cliniques.
Il existe de nombreuses interrogations sur la recherche d’une dose optimale d’ARN messager. Les nombreux effets indésirables graves rapportés dans les systèmes de pharmacovigilance des pays ayant mené des campagnes de vaccination de grande ampleur suggèrent une toxicité importante associée à ces « vaccins ».
En outre, Pfizer/BioNTech proposent des vaccins pédiatriques avec des doses réduites (10 et 3 microgrammes pour les enfants de 5 à 11 ans et de 6 mois à 4 ans, respectivement). Cependant, il est préoccupant qu’un enfant de 11 ans reçoive environ trois fois moins d’ARN messager qu’un enfant de 12 ans, qui reçoit la même dose qu’un adulte. Cela pose la question de la pertinence du critère d’âge plutôt que du poids pour déterminer la dose, critère qui n’a pas été pris en compte par les fabricants et les autorités sanitaires lors de l’approbation de ces vaccins.
Quels sont les principaux défis et préoccupations posés par la variabilité de la production de la protéine Spike après la vaccination à ARN messager, notamment en termes de sécurité et de santé des personnes jeunes ?
Jean-Marc Sabatier : Le contrôle de la quantité de protéine Spike produite dans l’organisme après la vaccination pose des défis majeurs. Chaque individu, en devenant sa propre usine de production de vaccin à ARN, génère des niveaux variables de protéine Spike. Cette variabilité interindividuelle est influencée par des facteurs tels que l’âge, l’état de santé et la réactivité du système immunitaire, ce qui peut conduire à des niveaux excessifs de cette protéine.
Cette situation soulève des préoccupations quant à la sécurité, notamment chez les enfants dont le système immunitaire réactif peut provoquer des réactions disproportionnées, comme la myocardite observée plus fréquemment chez les jeunes après la vaccination, en particulier avec le vaccin Spikevax de Moderna. Les différents systèmes de surveillance dans le monde notamment le Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS) aux États-Unis ont révélé une augmentation des cas de myocardite et de péricardite parmi les jeunes vaccinés, mettant en lumière une réelle préoccupation quant à ces effets indésirables.
Malgré les affirmations minimisant la gravité de la myocardite chez la plupart des jeunes vaccinés, il est établi que cette inflammation cardiaque peut avoir des conséquences à long terme, telles que des cicatrices potentiellement dommageables pour le muscle cardiaque. Cette situation a conduit à des ajustements dans les recommandations vaccinales, avec l’exclusion du vaccin Spikevax pour les moins de 30 ans dans de nombreux pays occidentaux à partir de l’automne 2021.
Estelle Fougères : Par ailleurs, l’épidémiologiste Martin Zizi souligne également un problème de conformité légale pour les vaccins à ARN messager, car pour qu’un produit pharmaceutique soit légal, il doit avoir une posologie fixe, ce qui est impossible dû à la variabilité de production de protéines Spike -après une injection- par le corps humain devenu sa propre plateforme vaccinale.
Pouvez-vous expliquer en quoi le Covid long est considéré comme un « labyrinthe médical » et quels sont les principaux défis que rencontrent les médecins face à cette condition ?
Jean-Marc Sabatier : Le Covid long désigne l’ensemble des pathologies de la Covid-19 qui persistent dans le temps, caractérisées par une évolution continue ou par des périodes d’amélioration suivies de rechutes.
Les symptômes variés du Covid long touchent plusieurs systèmes physiologiques : le système nerveux (fatigue, troubles cognitifs), le système cardiovasculaire (thromboses, myocardites), le système respiratoire (syndrome de détresse respiratoire, dyspnée, toux persistante), le système immunitaire (inflammation, activation immunitaire) et urinaire (cystites, lésions rénales). La persistance du virus dans l’organisme, notamment dans les intestins, pourrait expliquer le Covid long, avec des réactivations virales possibles.
Il est également envisagé que l’infection ou la vaccination puissent réactiver des microbes latents comme le virus d’Epstein-Barr et autres herpès virus ou cytomégalovirus, le virus Varicella zoster, les bactéries spirochètes Borrelia, ou le parasite protozoaire Babesia et microbes apparentés, entraînant des complications, notamment certains cancers.
Le Covid long peut aussi être associé à des réactions auto-immunes, pour lesquelles le système immunitaire attaque les protéines de notre organisme, aggravant les symptômes et pathologies. Par exemple, des anticorps auto-immuns peuvent cibler des protéines impliquées dans la coagulation sanguine, provoquant des troubles de la coagulation.
Enfin, le dysfonctionnement du système rénine-angiotensine, et non le virus lui-même, est le facteur clé dans les manifestations de la Covid-19. Le récepteur AT1R, suractivé par le virus ou la protéine spike vaccinale, joue un rôle central dans les pathologies liées à la Covid-19.
La complexité du Covid long réside dans la diversité des symptômes, la variabilité de leur durée et la multiplicité des mécanismes sous-jacents, rendant le diagnostic et le traitement particulièrement difficiles. De plus, le problème du Covid long n’a pas été immédiatement reconnu et compris par le corps médical, laissant de nombreux patients sans réponses à leurs symptômes et sans solution thérapeutique. Aujourd’hui, cette situation évolue grâce au travail acharné des associations de patients souffrant d’un Covid long. Leur mobilisation a permis de sensibiliser la communauté médicale, et de plus en plus de médecins s’informent sur ces phénomènes physiologiques complexes. Nous devrions ainsi aller vers une meilleure prise en charge des patients souffrant de Covid long.
Le livre critique certaines décisions des autorités sanitaires. Pouvez-vous donner des exemples de ces décisions discutables et expliquer comment elles ont affecté la prise en charge de l’épidémie ?
Estelle Fougères : La première décision choquante des autorités sanitaires a été de conseiller aux médecins de ne pas voir les patients en personne, en les encourageant à privilégier la téléconsultation et à conseiller aux patients de rester chez eux, sauf en cas d’aggravation de leur état, où il leur était recommandé d’appeler les urgences.
Cette directive est particulièrement choquante et ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la téléconsultation limite considérablement la capacité des médecins à évaluer correctement l’état de santé de leurs patients. La pratique clinique qui inclut les examens physiques, les tests diagnostics immédiats (analyse de sang, d’urine, imagerie) et l’observation directe de symptômes sont des éléments fondamentaux de la pratique médicale qui ne peuvent être pratiqués à distance.
De plus, demander aux patients de rester chez eux sauf en cas d’aggravation signifiait que beaucoup d’entre eux ont peut-être retardé la recherche de soins médicaux appropriés. Cela a pu conduire à des complications plus graves, car des maladies qui auraient pu être traitées efficacement à un stade précoce ont pu évoluer jusqu’à devenir dangereuses. Ce retard dans la prise en charge a particulièrement affecté les populations vulnérables et celles souffrant de comorbidités, augmentant leur risque de complications sévères et de mortalité.
Les conséquences psychologiques de cette politique ont également été notables. L’isolement et l’angoisse de ne pas pouvoir consulter un médecin en personne ont augmenté le stress et l’anxiété chez de nombreux patients. Or, le stress et l’angoisse ont des effets bien documentés sur le système immunitaire, car ils affaiblissent les défenses immunitaires de l’organisme. De plus, la peur de l’aggravation de la maladie et l’incertitude quant aux symptômes à surveiller ont amplifié la détresse émotionnelle.
Par ailleurs, cette stratégie décidée par les plus hautes autorités de santé publique a mis une pression immense sur les services hospitaliers. En recommandant aux patients de n’appeler les urgences qu’en cas d’aggravation de leur état, les autorités sanitaires ont encouragé une surcharge des services hospitaliers, déjà sous tension. Les soignants ont dû gérer un afflux de patients à un stade critique de la maladie, alors que certains, pris à temps et soignés avec un traitement précoce, notamment des antibiotiques de la famille des macrolides (Azithromycine, Clarithromycine), associés à des doses de vitamine D, de vitamine C, de zinc et de magnésium, auraient pu être traités efficacement par un médecin de ville. Il est notable que cette surcharge des services hospitaliers pourrait faire parti du narratif officiel et soit sans fondement réel.
Par ailleurs, il aurait été facile de recommander à tous les patients infectés par le Sars-CoV-2 de surveiller leur saturation en oxygène en la mesurant régulièrement à l’aide d’un oxymètre de pouls. Ce petit appareil facilement maniable, disponible à la location ou à l’achat en pharmacie, peut jouer un rôle vital dans la gestion de la maladie en détectant précocement des signes d’hypoxie « silencieuse » ou « heureuse », une condition où les niveaux d’oxygène dans le sang sont dangereusement bas sans que le patient ne ressente de symptômes d’essoufflement ou d’étouffement, à cause d’un dysfonctionnement du système d’alerte lié au nerf vague. Cela aurait pu permettre de détecter une hypoxie à un stade précoce et permettre au patient d’être pris en charge avant que sa condition ne se dégrade dangereusement.
Il y a cinq grandes parties dans notre livre : nous avons consacré la partie 2 à une critique des recommandations des autorités sanitaires. Cette section traite de toutes les molécules autorisées et encouragées par les autorités sanitaires, mais qui auraient dû être évitées (Doliprane, Amoxicilline, Remdesivir, Rivotril, Paxlovid). Elle aborde également les molécules déconseillées, comme l’ibuprofène, alors que cette dernière est bien plus intéressante que le Doliprane en raison de son potentiel anti-inflammatoire, utile pour tenter d’éviter l’orage de cytokines. À titre de rappel, des pays comme l’Espagne, le Royaume-Uni ainsi que l’OMS ne la déconseillaient déjà pas. Mais en France, nous ne nous distinguons pas seulement par notre exception culturelle, nous pratiquons aussi l’exception médicamenteuse !
La partie 3, longue de plus de 110 pages, est entièrement consacrée aux traitements thérapeutiques. Nous avons choisi de détailler toutes les molécules qui auraient pu ou dû être prescrites aux patients, qu’il s’agisse de médicaments, de vitamines ou de minéraux. Nous avons distingué les molécules nécessaires pendant la phase virale, celles correspondant à la phase inflammatoire, ainsi que celles pouvant être prises en prévention (prophylaxie) ou à différents stades de la maladie. Enfin, nous avons abordé les molécules destinées à soutenir les patients souffrant de pathologies liées à la Covid-19 ou au Covid long, que ce soit à cause d’une infection virale mal gérée ou d’une injection vaccinale. Il existe de nombreuses solutions et combinaisons de molécules pour soulager ou guérir le patient malade.
Chaque chapitre de cette troisième partie explore les stratégies thérapeutiques recommandées, en mettant en avant les molécules spécifiques, leurs mécanismes d’action et leur efficacité clinique pour traiter les symptômes et réduire les complications des pathologies de la Covid-19. Nous rappelons également l’importance du « timing » des traitements et des ajustements nécessaires en fonction de l’évolution individuelle de la maladie chez les patients. Par exemple, la question de la prescription des corticoïdes pendant la phase virale est débattue. Bien que cela puisse être justifié chez un patient fragile lorsque le médecin redoute un orage de cytokines chez un malade, les corticoïdes, malgré leurs propriétés anti-inflammatoires, peuvent affaiblir l’immunité et retarder la réponse du système immunitaire contre le virus. Le rôle de chaque médecin est de reconnaître que chaque situation est particulière et que chaque patient est unique. C’est pourquoi il est impossible d’adopter un traitement standardisé, surtout lorsque ce traitement se limite au Doliprane. Les besoins et les réactions de chaque patient varient, et il est crucial que les médecins adaptent leurs approches thérapeutiques en fonction des spécificités de chaque cas, en utilisant une gamme de traitements appropriés pour garantir la meilleure prise en charge possible. Le philosophe Georges Canguilhem, qui était également médecin, a écrit dans Le normal et le pathologique que « La médecine est un art au carrefour de toutes les sciences ». Je crois que c’est cette notion d’art qui a été perdue et qu’il faudrait retrouver, ce qui n’empêche pas d’utiliser les outils les plus modernes, bien au contraire.
Comment avez-vous procédé pour transmettre des connaissances complexes à la fois aux professionnels de la santé et au grand public ?
Jean-Marc Sabatier et Estelle Fougères :C’était le défi ! Il fallait à la fois que les médecins puissent trouver le maximum d’informations scientifiques pour soigner leurs patients et permettre aux patients de trouver des réponses à leurs problèmes. Aujourd’hui, la majorité des consultations se déroulent beaucoup trop rapidement. De nombreux patients se plaignent de ne pas être écoutés et de ne pas recevoir d’explications suffisantes à leurs symptômes. Or, ne pas comprendre de quoi on souffre peut être une source d’angoisse considérable pour le patient, et cette angoisse peut accélérer la dégradation de son état général.
Dans le livre, il y a des chapitres plus faciles que d’autres, c’est certain. Beaucoup d’informations peuvent être comprises par le plus grand nombre. Les difficultés peuvent commencer lorsque nous entrons dans certains mécanismes biologiques complexes. Cependant, à la différence d’explications données en vidéo, l’écrit permet de lire et de revenir sur un point complexe. Il ne faut jamais oublier que la compréhension se fait par étapes successives, ce qui n’est pas compris immédiatement en raison de sa nouveauté peut devenir clair lors d’une deuxième ou troisième lecture. De plus, un passage un peu plus ardu n’empêche pas de comprendre l’ensemble du livre. Il y a également des annexes réservées à ceux qui veulent aller plus loin dans la compréhension de certains phénomènes biologiques et physiologiques.
À certains chapitres, nous avons utilisé un langage technique et scientifique, incluant des termes médicaux spécifiques et des références à des études cliniques, afin de fournir des informations précises et détaillées à la fois au grand public et aux professionnels de santé. Cependant, le langage technique et scientifique est généralement expliqué et défini. Par conséquent, nous espérons que les passages plus compliqués ne décourageront pas le lecteur. Pour conclure, nous souhaitons préciser que ce livre ne se limite pas aux pathologies de la Covid-19 mais présente un intérêt pour l’ensemble des pathologies humaines non génétiques (et parfois génétiques), à cause du rôle central du système rénine-angiotensine dans ces pathologies. Cet ouvrage nous semble important pour soulager les troubles corporels/mentaux, ou afin de rester en bonne santé.
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