Même si l’effervescence olympique aura fait passer les petites nouvelles locales franco-françaises en arrière-plan, il semble difficile d’oublier complètement les événements de vendredi dernier qui ont vu une bonne partie du trafic ferroviaire grande vitesse largement interrompu à la suite d’un sabotage d’ampleur.
C’est ainsi que tôt vendredi matin, suite à des incendies volontaires sur ses équipements, la SNCF a été obligée d’interrompre les départs de train depuis la gare Montparnasse à Paris, puis de faire de même sur la ligne Est et Nord alors que d’autres incendies étaient signalés. En tout, quatre sabotages ont été tentés et un déjoué par des agents de la SNCF qui ont aperçu une camionnette en fuite.
Le trafic interrompu a rapidement conduit à la congestion des gares parisiennes. À la mi-journée et alors qu’un grand nombre de Français et de touristes tentaient de rejoindre la capitale, et pendant que les équipes sur le terrain faisaient le maximum pour réparer les installations détruites, les responsables politiques montaient au créneau pour lever des boucliers et tirer la sonnette d’alarme devant ce qui apparaît alors comme une exaction lamentable sans revendication.
C’est ainsi que la Miss Marple de la politique française, Valérie Pécresse, la présidente de la Région Ile-de-France, exprimera une certitude au micro de BFMTV ; pour elle, c’est certain, ce sabotage à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques n’est «pas une coïncidence».
C’est aussi à l’occasion du même événement qu’Oudéa-Castéra, l’actuelle ministricule en charge du Sport, nous gratifiera d’une bordée de petites phrases au contenu ultra-concentré en niaiseries communicationnelles pour aboutir au leitmotiv gouvernemental n°18, poids et taille standard, livré par palettes en hall A entrée 7, à savoir “je condamne fermement”– ce qui permet de récupérer la moyenne auprès du jury – tout en tentant une figure improvisée additionnelle – pour les points du public, je présume – avec un “jouer contre les jeux c’est jouer contre la France, c’est jouer contre son camp, contre son pays” au lyrisme délicat d’abribus RATP. Le mélo d’Amélie contraste avec la bonne humeur joviale avec laquelle elle avait minimisé les incidents lors du match Maroc-Argentine : là, saboter le matériel SNCF, c’est nettement moins “bon enfant”.
Du côté de l’Exécutif, l’exercice est connu, les messages rodés et la force de l’habitude permet d’aller assez vite : Macron condamne sans ambiguïté, Attal promet de traquer et de punir fermement les auteurs, Darmanin évoque d’aller sur place ou quelque chose comme ça et tout le monde est sur le pont pour communiquer.
Décidément, pour des Jeux qui devaient permettre à la France de rayonner et de montrer sa capacité d’accueil chaleureux, c’est quelque peu raté.
Rapidement, les accusations fusent.
Pour les uns, c’est forcément Israël l’Iran qui serait derrière cette attaque contre l’entreprise ferroviaire nationale.
Pour d’autres, il ne saurait s’agir d’un autre responsable que Poutine qui est aux manettes. On remarquera tout de même qu’il s’agit ici d’actes physiques directement sur du matériel ferroviaire, et non des cyberattaques dont la Russie serait plus friande. Le doute s’installe fortement.
Pour ceux qui n’ont pas perdu toute lucidité, le plus logique reste cependant la piste de l’extrême-gauche ou la piste interne à la SNCF (ce qui revient au même, tant on peut douter que l’action interne à la SNCF soit le fruit d’un groupe d’extrême-droite infiltré dans cette entreprise).
Cela ne peut (feindre de) surprendre que l’extrême-gauche elle-même, qui pourtant abreuvait les réseaux sociaux de messages en ce sens depuis des semaines, montrant une volonté assez claire d’emmerder les Français, tant avec des grèves et préavis qui s’enchaînent depuis des mois qu’avec des actions ciblées sur le refrain “Pas de gouvernement de gauche, pas de JO”…
En outre, il apparaît que ces actes de sabotages, particulièrement ciblés et précis dans leur exécution et dans l’impact important qu’ils auront eu, démontrent une nécessaire connaissance de l’opérationnel du réseau ferroviaire SNCF.
Enfin, le passé récent (et moins récent) montre que ce mode opératoire a déjà été utilisé par l’extrême-gauche. Ainsi, en juin 2021, des câbles de signalisation avaient été incendiés dans la Drôme sur la ligne à grande vitesse Méditerranée provoquant d’importants retards. En janvier 2023, un incendie volontaire avait touché en pleine nuit un poste d’aiguillage, paralysant le trafic à la Gare de l’Est à Paris pendant deux jours, le tout en pleine période de contestation contre la réforme des retraites. Dans ces deux cas, les enquêtes furent couronnées d’un échec mou et discret.
Plus récemment encore, une antenne-relais a été incendiée par un groupuscule anarchiste pas franchement macroniste.
Le week-end fut d’ailleurs l’occasion de confirmer cette piste avec une revendication typique de ce genre d’actions : l’extrême-gauche a, une fois encore, réussi à fusiller les déplacements (et les vacances) de centaines de milliers de Français et mettre un bazar mémorable dans une organisation qui n’en avait pas besoin de beaucoup plus.
Du reste, même si la presse fera, on peut raisonnablement l’imaginer, ce qu’il faut pour minimiser l’importance de l’implication de la gauche dans ces actes de sabotage, ces incidents démontrent une nouvelle fois l’ampleur du danger que constitue cette mentalité dans le paysage politique et social français.
Or, actuellement, il est évident que la classe jacassante (des médias et des politiciens) non seulement ne fait rien pour tempérer les ardeurs des groupuscules de gauche dans leurs velléités à foutre un maximum de bordel, mais en plus elle fait – au moins pour une partie d’entre elle – absolument tout pour l’exciter encore un peu plus et garantir que ces types d’exactions gauchistes prospéreront encore.
Pire, cette classe nous abreuve d’articles, de tribunes et de discours nous expliquant sans rire que les fascistes de l’hyperdroâte au ventre fécond rôdent partout en France, qu’on entend sans arrêt le bruit de leurs bottes, et qu’ils sont prêts à en découdre avec les rares migrants apeurés passés au travers des mailles du filet sécuritaire hyper-serré que tisse le régime autoritaire de Macron, ou que sais-je encore comme baliverne du même acabit.
Ces médias et ces politiciens ne semblent pas comprendre que, ce faisant, ils se tirent une balle dans le pied, l’aboutissement de ces comportements délétères ne pouvant être que des mouvements violents, voire révolutionnaires, qui les passeront le moment venu par pertes & profits avec le reste, eux les premiers.
En tout cas, peu importe les résultats de l’enquête : si l’extrême-gauche ne peut pas être clairement identifiée (entre une magistrature toute acquise aux idéaux marxistes et le fort piteux précédent de Tarnac, cela n’a rien d’impossible), Poutine prendra le blâme et les investigations s’arrêteront dans un petit pschitt faible. Dans le cas contraire, Macron et ses affidés feront absolument tout ce qui leur sera possible pour en tirer un profit politique maximal.
Et dans tous les cas, on peut raisonnablement parier que ces mésaventures ferroviaires ouvriront la voie à de nouvelles lois coercitives et invasives pour tous les citoyens, surtout ceux qui n’ont rien à se reprocher.
La France n’est pas (encore, tout à fait) une dictature communiste, mais on peut parier que ces derniers incidents vont lui faire avancer de plusieurs cases dans la mauvaise direction.
Ce pays est foutu.
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