Ave Maria - G.Caccini

Le petit monde parisien ne comprend pas la colère des Français

  

A Paris, on ne comprend pas la colère du peuple français. Ce dimanche 30 juin au soir, la tendance, sur les plateaux de télévision, était à minimiser la victoire politique du Rassemblement National. Malgré l’augmentation du taux de participation par rapport aux européennes et la mobilisation de la gauche, malgré aussi quelques cafouillages de campagne (sur le conflit des retraites, sur la place des “binationaux” dans la fonction publique), le Rassemblement National maintient pourtant le pourcentage des voix atteint aux élections européennes. La gauche, elle, bien que distancée par le RN, est largement devant les macronistes: elle a su mobiliser, elle aussi, sur le rejet du président. Les Français expriment un message simple: ils ne supportent plus Emmanuel Macron. Et les combines d’entre-deux-tours n’y changeront pas grand-chose. Il est probable, même, que le pas de deux entre le Nouveau Front Populaire et les macronistes autour d’un Front Républicain favorise la possible majorité absolue du Rassemblement National et de ses alliés. 

 

Le spectacle des plateaux de télévision était prévisible et affligeant à la fois. Tout était fait pour minimiser le résultat du Rassemblement National. Pourtant, 34% des voix, c’est mieux que les 32% de la République en Marche en juin 2017, dans le sillage de l’élection présidentielle. 

Certes, une gauche unie à plus de 28% et un parti présidentiel qui repasse la barre des 20%, cela dessine une tripartition de la politique française. Cependant, interrogeons-nous sur la signification profonde du vote des Français. 

La colère des Français 

En fin de semaine dernière, j’écrivais que le meilleur résultat pour le pays, et pour un redressement serein, serait une majorité relative du Rassemblement National. Or, les projections des instituts de sondage – que l’on n’ a pas montrées telles quelles ce soir sur les plateaux de télévision – montrent qu’une majorité absolue du Rassemblement National et de ses alliés est possible. 

Certes, il faut être prudent : on ne pourra faire des projections affinées qu’en disposant de la liste complète des duels et des triangulaires. Mais il faut prendre acte de cette probabilité de majorité absolue : la colère des Français s’exprime désormais ouvertement. 

Si l’on analyse, d’ailleurs, le résultat de la gauche pour ce qu’il est, il exprime la même colère : à cette variante près que l’on reproche à Macron d’avoir favorisé la montée du Rassemblement National.

Le contre-productif “Front républicain” 

Ce soir, on a vu d’ailleurs le plus bel aveu derrière la minimisation : les uns et les autres ont commencé à reparler d’un “front républicain”. Le Nouveau Front Populaire serait prêt à se désister, en cas de triangulaire, au profit des macronistes. Et l’on a entendu, au fur et à mesure de la soirée, des messages arriver de l’Élysée avec une évolution certaine : alors que le président disait encore il y a quelques jours, “ni RN ni LFI”, il semble en être plutôt au “tous contre le RN”. 

Cr faisant, la gauche ne se rend pas compte qu’elle se contredit : elle agonit Macron et les macronistes avant d’affirmer qu’il s’agit d’un moindre mal….Parions sur un effet contre-productif. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Traduisez ici (choix multiples)