Ave Maria - G.Caccini

L’Occident, le camp du Bien

 

La guerre à Gaza met en avant comment les désastres pour certains créent un prétexte pour d’autres à des interventions, à des programmes, à des réponses…

Elle montre la grande différence entre la vie de tous les jours… et la vie dans les journaux. Dans le quotidien des gens, ils ont peu de raisons de se préoccuper, en particulier, des frontières d’Israël (ou de l’Ukraine, du reste). Ils ont peu de contact avec le Hamas, ou avec la Russie… Et peu d’expérience, en général, avec les guerres, l’expérience de bombardements, l’effondrements de bâtiments, et la perte tragique et brutale de vies par milliers.

Les journaux, en revanche, présentent ces mêmes faits avec naturel, et donnent des explications en se plaçant confortablement au niveau de compréhension de l’homme moyen. Le Hamas prend d’assaut les territoires limitrophes à Gaza pour cause de revendications contre Israël, qui répond avec une contre-attaque, avec comme objectif l’élimination des terroristes. Il envoie des missiles, des tanks et des soldats. Des civils perdent la vie dans les dégâts en marge du conflit. Facile, simple à comprendre.

La presse rapporte des événements loin du quotidien du lecteur, bien en-dehors de sa sphère d’influence, et le plus souvent sans effets sur lui. 

Elle lui pousse en tête les raisons aux événements en cours… Elle crée un rapport entre le lecteur et les événements. Elle lui donne même un rôle dans le conflit : le lecteur de journal, en France, fait partie de l’Occident. Il lit alors qu’il fait partie d’un camp dans le conflit, et il souffre en ce moment d’une attaque de la part du Hamas d’un côté, et de Poutine de l’autre. La presse reprend le refrain des élus. Selon Joe Biden, les ennemis de l’Occident veulent l’anéantissement d’Israël et de l’Ukraine. Les dirigeants envoient des armes, offrent des paroles de soutien à leurs alliés – et promettent des mesures contre l’adversaire. Ils menacent de sanctions contre les ennemis. Ils mettent en place des mesures pour le contrôle de l’opinion. 

L’Union Européenne fait alors pression sur les réseaux sociaux – face à la guerre, ils ont “un devoir de police des contenus”, disent les régulateurs… Les plateformes comprennent le message. Le partage de points de vue hostiles aux gouvernements de l’Occident peut alors mener à des représailles, avec plus de sévérité dans l’application de règles à l’arbitraire toujours plus grand, par exemple.

En pratique, la guerre – comme le climat – fait la santé de l’État (et les bonnes affaires des étatistes et des dirigeants).

Les gens rejoignent les rangs. Tout à coup, ils ont une opinion sur le rôle de l’Occident face aux actes d’agressions des ennemis du moment. Les conflits ont lieu loin des frontières du pays… Pour la personne ordinaire en France, ils n’ont pas d’effets ni de conséquences. Pourtant, l’Occident – dont il fait partie, mais si, puisque la presse le lui dit – serre les rangs face à l’ennemi. La personne ordinaire, qui a peu de raisons de porter un intérêt à la situation, reprend sans hésitation le point de vue à la mode – le courant de l’air du temps.

Il voit la hausse des prix en magasins… et le déclin de son pouvoir d’achat. Il se soulage de faire partie du camp de l’Occident, le parti du Bien, et – selon la presse – le victorieux dans les conflits en cours ou à venir.

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Henry Bonner 

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