À partir d'avril 2023, la Creuse fera partie des 19 départements français pilotes dans l’expérimentation du « RSA sous conditions ». Pour en être bénéficiaire, il faudra désormais déclarer une activité de 15 à 20 heures par semaine. Une condition qui fait réagir allocataires et élus de l’opposition.
Laëtitia Labarre habite Maisonnises en Creuse. Elle est graphiste de métier et bénéficie du Revenu de Solidarité Active depuis dix ans. À 45 ans, elle souhaite monter son entreprise. Dès ce printemps 2023, elle devra justifier d’une activité de quinze à vingt heures par semaine sous peine de perdre son allocation mensuelle de 526 euros.
Déjà, il faut trouver la personne qui acceptera de vous embaucher pour 15 à 20 heures. De plus, moi, je ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. C'est compliqué de créer une entreprise, ça prend du temps.
Laëtitia Labarre, graphiste et bénéficiaire du RSA
Avec près de 3.000 bénéficiaires du RSA, la Creuse fait partie des dix-neuf départements choisis pour l’expérimentation du "RSA sous conditions d'activité". L'annonce avait été faite le 13 décembre dernier par le ministre du Travail Olivier Dussopt.
Allocataires et élus de l’opposition se sont réunis vendredi 17 février matin à Guéret pour dessiner les contours de ce "RSA sous conditions".
« Quand on parle d’activité, c'est un principe assez simple en fait, insiste le Haut-Commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises, Thibaut Guilluy. C'est qu'une personne qui n’a pas d’activité, on va lui apporter une allocation, mais surtout une aide à pouvoir rebondir. Cela peut être des démarches sociales, de la formation, passer un permis de conduire, faire une expérience dans une entreprise. Tout ce qui va concourir à ce que la personne va se sentir en confiance. »
Le projet est porté par le conseil départemental de Creuse. Un RSA réformé qui fait réagir l’opposition.
Je reste sceptique. Est-ce que ce versement du RSA sous conditions, maintenant, on parle de RSA conditionné, rénové. C'est une expérimentation, je n'ai pas vraiment eu de réponses à mes questions.
Isabelle Pénicaud (PS), membre du groupe de l'opposition du conseil départemental de la Creuse
Si l’expérimentation est jugée concluante, elle devrait s’étendre à l’ensemble du territoire courant 2024.
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