Le Kremlin demande instamment à Washington d’éviter toute nouvelle escalade concernant son soutien à l’armée ukrainienne, le jour même où le président Vladimir Poutine a effectué une rare visite d’État en Biélorussie voisine, dans un contexte de craintes croissantes de voir les forces armées bélarussiennes participer aux combats en Ukraine.
La porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova [photo en tête d’article], a déclaré lundi que :
« La politique dangereuse et à courte vue » des États-Unis les a placés « au bord d’un affrontement direct » avec Moscou, selon les médias d’État.
« C’est la volonté des États-Unis de maintenir l’hégémonie américaine à tout prix (…) ainsi que leur refus arrogant d’engager un dialogue sérieux sur les garanties de sécurité qui ont conduit à la crise actuelle », a-t-elle poursuivi, en référence à l’appel lancé par Moscou en février dernier, avant l’invasion, pour obtenir des « garanties » que l’Ukraine n’entrerait pas dans l’OTAN.
Les médias d’État ont décrit ces propos acerbes comme une réaction nécessaire au porte-parole du département d’État américain, Ned Price, qui a récemment rejeté sur Moscou l’entière responsabilité de la détérioration rapide des relations entre les États-Unis et la Russie.
M. Price avait qualifié l’état actuel des relations d’« instable et imprévisible ».
Zakharova a poursuivi dans les remarques de lundi :
« Après le fiasco très médiatisé en Afghanistan, l’Amérique est de plus en plus entraînée dans un nouveau conflit, non seulement en soutenant le régime néo-nazi de Kiev financièrement et avec des armes, mais aussi en augmentant sa présence militaire sur le terrain. »
Sans spécifier l’accusation précise concernant une « présence sur le terrain » des États-Unis, il pourrait s’agir d’une référence aux récents rapports largement répandus selon lesquels les services de renseignement américains ont étendu leur rôle pour aider les Ukrainiens, notamment en matière de ciblage.
« Il s’agit d’une politique dangereuse et à courte vue qui place les États-Unis et la Russie au bord d’un affrontement direct », a ajouté la porte-parole.
Pour sa part, Moscou exhorte l’administration de Joe Biden à évaluer sobrement la situation et à ne pas déclencher une spirale d’escalade dangereuse. Nous espérons qu’ils nous entendront à Washington, bien qu’il n’y ait aucune raison d’être optimiste jusqu’à présent. »
Ce mois-ci a été marqué par de multiples révélations qui ont fait l’effet d’une bombe concernant le rôle croissant du Pentagone et des services de renseignement américains en Ukraine, notamment les suivantes :
- La Maison Blanche envisage de transférer des missiles Patriot à l’Ukraine.
- Le Pentagone étend son programme « sur le terrain » de petites unités de troupes qui cherchent à surveiller et à rendre compte des transferts d’armes américaines.
- La Russie se heurte de plus en plus aux missiles HIMARS fournis par les États-Unis sur le champ de bataille.
- Les États-Unis ont envoyé une compagnie d’infanterie en Estonie, près de la frontière russe, pour des exercices conjoints.
- Les appels se sont multipliés pour que l’OTAN « ferme le ciel » au-dessus de l’Ukraine, y compris par le transfert potentiel d’avions de guerre.
- Les services de renseignement américains ont aidé les Ukrainiens à cibler les généraux russes.
- La Maison Blanche a indiqué qu’elle pensait que les forces ukrainiennes étaient capables de reprendre la Crimée, mais qu’elles risqueraient une riposte nucléaire.
- L’Ukraine a multiplié les attaques à haut risque à l’intérieur du territoire russe.
- L’Ukraine s’est également enhardie à montrer ses nouveaux jouets fournis par les Américains…
Traduction:
Un présage ukrainien : si vous voyez des HIMARS dans le ciel, le nombre d’orcs en Ukraine a diminué.
Tout ceci, et bien d’autres choses encore, suggère fortement que les deux parties se rapprochent d’une confrontation et d’un affrontement directs, d’autant plus qu’il ne semble toujours pas y avoir le moindre projet à l’horizon pour amener les responsables de Kiev à la table des négociations d’un cessez-le-feu avec la Russie.
Quant à la spéculation actuelle selon laquelle les forces biélorusses pourraient entrer dans le conflit ukrainien pour soutenir la Russie, les hauts responsables russes nient cette « option »… pour l’instant du moins
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